DEUS EX MACHINA

 🧿 Visites virtuelles 🧿
Abbaye Saint-Léger / Arsenal / Chapelle Saint-Charles 

Deus ex Machina traite des sentiments, actes, usages et récits aux fondements religieux et /ou magiques qui se génèrent, se réactualisent ou se recyclent à travers les nouvelles technologies.

Musées de Soissons / trois sites : Musée d’art et d’histoire, ancienne abbaye Saint-Léger ; Arsenal, ancienne abbaye Saint-Jean-des-Vignes / Chapelle Saint-Charles.

22 octobre 2021 - 30 janvier 2022

Commissariat scientifique : Clément Thibault

Commissariat exécutif : Christophe Brouard

Naviguant entre différents concepts structurant les quêtes presque métaphysiques des GAFAM et des BATX, Deus ex Machina offre une déambulation dans ce qu’imaginait la science-fiction il y a peu, mais s’est actualisé entre temps, et particulièrement dans ses soubassements spirituels, que les artistes reflètent avec une acuité particulière.
Que ce soit la singularité technologique menant à la possible conscience du net, le transhumanisme, la constitution d’ avatars post-mortem pour communiquer avec les morts, des principes aux fondements magiques tels que la prédiction de l’avenir ou les origines rituelles du calcul binaire, l’idée de l’exposition est celle d’une révélation, et de l’hybridation de règnes trop souvent considérés comme antagonistes. 
Deus ex Machina sonde les présupposés religieux d’une société qui se dit sécularisée, laïc et scientifique, un bricolage new age, un creuset de toutes les religions et spiritualités.

Artistes

Alice Anderson ⸱ Davide Balula ⸱ Valerie Belin ⸱ Eric Benetto ⸱ Emilie Brout + Maxime Marion ⸱ Justine Emard ⸱ Nicolas Gourault + Antoine Chapon ⸱ Eugenia Kuyda ⸱ Quentin Lannes ⸱ Yosra Mojtahedi ⸱ Lucien Murat ⸱ Lubos Plny ⸱ Julien Previeux ⸱ Dylan Cote + Pierre Lafanechere ⸱ Tabita Rezaire ⸱ Stephanie Roland ⸱ Quimera Rosa ⸱ Antoine Schmitt ⸱ Hugo Servanin ⸱ Tyler Thacker ⸱ Filipe Vilas-Boas ⸱ Yarisal + Kublitz

Propos

En 1985, dans son essai Le désenchantement du monde, l’historien Marcel Gauchet considérait que l’essor des techniques ainsi que l’ancrage de la démocratie avaient mené les sociétés occidentales vers une émancipation de leurs racines religieuses. L’affaire était pliée, le reflux spirituel en marche, le  « Dieu est mort » de Nietzsche devenu réalité. Le cours du monde est pourtant revêche. Notre société est toujours plus rationnelle, sécularisée et laïque, mais elle est pétrie de discours à caractère mythologique, religieux, magique, en particulier dans le champ des « techno-sciences » : nanotechnologies, biotechnologies, technologies de l’information et sciences cognitives. On considère souvent les technologies comme des extensions de nous-mêmes. Elles sont les moyens grâce auxquels l’humain peut transformer le monde. L’exposition Deus ex Machina est le constat du glissement qui a vu ces moyens devenir des finalités en elles-mêmes. Ces outils, au-delà de leur usage, modifient notre nature propre et notre rapport au monde, puisqu’ils quittent le règne de la physique pour celui de la métaphysique.
Parallèlement à la perte de nos références religieuses, on assiste à l’émergence de discours néo- spirituels, comme le Transhumanisme, un courant de pensée arguant que les capacités physiques et intellectuelles de l’humain pourraient être accrues grâce au progrès. La Singularité technologique est également un de ces discours : l’hypothèse selon laquelle la généralisation des intelligences artificielles (I.A.) déclencherait un emballement de la croissance technologique et des changements imprévisibles dans la société. 
Tout ceci favoriserait l’avènement d’une matière intelligente et non-organique envahissant l’univers, rien de moins. 
D’après le philosophe Marc Chopplet, la religiosité qui s’empare de la technologie repose sur trois certitudes : l’existence d’une langue vivante que l’on peut parler ; l’existence de fautes matérielles dans l’organisme (la maladie, la mort) ; la foi dans un monde meilleur, possible, et ici-bas. Le surnaturel, ce qui était de l’ordre divin « s’inmachinise » (devient machine), dans une confusion entre miracle et innovation.

TEMPLE DES LITURGIES RESTAURÉES 

Musée d’art et d’histoire Saint-Léger 

Dans l’abbaye Saint-Léger, les artistes exposés s’inspirent des iconographies religieuses, à première vue bien loin des sciences et de la technique, pour parler de notre monde technologique. Les spiritualités technologiques, si elles ne sont pas un culte strictement organisé, possèdent pourtant ce que l’on pourrait rapprocher d’une liturgie. La liturgie est le protocole d’un culte, permettant de souder les communautés de fidèles par une mise en récit du réel, des rituels, des prophètes, des gestes, et des images. La techno-religion n’y déroge pas. Elle possède d’ailleurs ses techno-prophètes : Ray Kurzweil (1948 -), apôtre de la Singularité, Alan Turing (1912-1954), génie sacrificiel, Ada Lovelace (1815-1852), pionnière des programmes, ainsi que Satoshi Nakamoto (1975 ?), père du bitcoin, dont Émilie Brout et Maxime Marion ont reconstitué l’identité mystérieuse. Les deux artistes se sont également intéressés aux icônes techno-religieuses, comme la « Colline verdoyante » de Windows (en anglais Bliss, littéralement « félicité »), Arcadie de milliards de bureaux et paysage archétypal de la techno-religion. Les gestes codifiés et ritualisés cèdent la place au design cognitif avec l’œuvre de Julien Prévieux : une mise en scène des brevets de « gestes » que les grandes corporations du numérique prévoient de diffuser à moyen terme à travers de nouvelles fonctionnalités des objets connectés.

Les mythes, enfin, se renouvellent, à l’instar de la Singularité (super-intelligence des machines) et du Transhumanisme (augmentation technologique de l’humain) ; on esquisse de nouvelles possibilités d’apocalypses, mais aussi leurs rédemptions grâce à notre foi dans le progrès technique, ce que le philosophe Evgeny Morozov (1984 -) a désigné ironiquement comme « solutionnnisme technologique » et que la Shoshana Zuboff (1951 -) a qualifié de « techno-utopisme ». 

Emilie Brout & Maxime Marion Bliss (La Colline verdoyante), 2013, impression lenticulaire, caisson lumineux, 50 x 40 cm, Nakamoto (The Myth), 2015, vidéo, 4’40’', Nakamoto (The Proof), 2014-2018, impression à pigments sur feuille backlit, scanner HP N6350, leds, papier 50 x 90 x 10 cm + Dylan Cote & Pierre Lafanechère EMET, 2021, installation, bras mécanique, intelligence artificielle + Filipe Vilas-Boas Carrying the cross, 2019, 340 x 200 x 30 cm + Justine Emard The Birth of Robot, 2016-2020, installation photographique, 250 x 167 cm + Yarisal & Kublitz Face Book Memorial, 2017, rochers en plâtre, clés USB, lumières led sur étagère en bois, 420 x 235 x 60 cm + Lucien Murat Les 4 CamGirls de l’Apocalypse, 2021, série de quatre tapisseries, bâche et pitchpin, dimensions variables.

Justine Emard, Deus ex Machina, muséees de Soissons © Axel Fried

Yarisal & Kulblitz, Deus ex Machina, muséees de Soissons © Axel Fried

Filipe Vilas-Boas, Deus ex Machina, muséees de Soissons

Lucien Murat, Les quatre CamGirls de l'Apocalypse, 2021, Deus ex Machina, musées de Soissons © Axel Fried

Dylan Cote & Pierre Lafanechère, Emet, 2021 - Deus ex Machina, muséees de Soissons © Pierre Lafanechère


LA CHAPELLE DES MONDES VIRTUELS ET FLOTTANTS 

Chapelle Saint-Charles

Hugo Servanin, en mêlant sculpture, robotique, ordinateurs et intelligences artificielles, propose une réflexion sur la relation mimétique qu’entretiennent les corps organiques, les machines analogiques et les technologies numériques.
Au fond, placé en triptyque, des œuvres génératives réalisées à partir des images qui peuplent les internets en demeurant pourtant cachées des algorithmes de modération pudibonds (si ce n’est inquisiteurs) des grandes plateformes : des images pornographiques - une estimation de 2018 estime que le porno représente 30 % de la bande passante du net. Ces images liquides, rendues plus vaporeuses encore par les épais murs de buée, ont été créées avec un programme capable de recueillir des centaines de milliers d’images trouvées en ligne, puis d’en recréer, en décomposant les images téléchargées en pixels individuels, redistribués ensuite dans un flux continu de corps fusionnés. Ce témoignage d’un monde liquide, où le matérialisme s’affaisse devant l’apparition de nouvelles réalités intangibles, où le corps semble comme disparaître devant la promesse des métavers (méta-univers), est rendu plus vibrant encore par les sculptures centrales. Un fessier s’y désagrège lentement au rythme des gouttes d’eau d’un porte-sérum contrôlé par programme. Il cohabite avec des « Géants », le nom qu’Hugo Servanin donne à ses sculptures, des pièces de céramiques moulées à partir de corps humains, accompagnées d’ordinateurs conçus pour surveiller un système mécanique distribuant l'eau dans leur corps — c’est par l’envoi d’ultrasons qu’ils transforment l'eau en un brouillard flottant à l'intérieur des sculptures. 

Hugo Servanin Géants et Foule média, 2018-2021, ensemble de 7 sculptures, acier, porcelaine, verre, eau, huile, laiton, assistant robotique (électronique, plexiglass, pompes, durites, résistance électrique), dimensions variables.

Hugo Servanin, Deus ex Machina, muséees de Soissons © Axel Fried

Hugo Servanin, Deus ex Machina, muséees de Soissons © Axel Fried

Hugo Servanin, Deus ex Machina, muséees de Soissons © Axel Fried

CRYPTE DES AMMORTELS 

Musée d’art et d’histoire Saint-Léger 

Nombre de cultes ont placé le salut de l’âme et la vie éternelle dans un ailleurs, après l’instant décisif de la mort, derrière le grand passage. Le Transhumanisme, dans cette manière bien spécifique de vouloir rendre concrètes les vieilles promesses spirituelles, voit dans l’augmentation du corps l’opportunité de renégocier notre contrat avec la mort. L’enjeu n’est rien de moins que de devenir « ammortel » (c’est-à-dire ne plus s’éteindre pour causes biologiques, car demeure la possibilité d’accidents), par l’intermédiaire d’avatars post-mortem, comme dans l’enquête de Quentin Lannes ou comme le propose Eugenia Kuyda avec Replika. Ces applications, en échange d’un maximum de données personnelles (vidéos, timbre de voix, tests de personnalité, récits de souvenirs) proposent de créer des alter ego numériques sous forme de « chatbot » (programme informatique conçu pour simuler une conversation) ou d’avatar 3D afin que les endeuillés continuent à échanger avec leur défunt. D’autres méthodes prônées par des techno-prophètes à l’instar de Ray Kurzweil ou Martine Rothblatt incluent la possibilité par exemple de synthétiser les consciences pour les télécharger sur les réseaux et les implanter dans d’autres corps, technologiques ou bio-technnologiques ; par le clonage également, par l’ingénierie génétique pour inverser le vieillissement des cellules, voire les techniques de cryogénisation. Vieux rêve encore inassouvi... 

Quentin Lannes The unauthorized portrait of F. the man who wanted to live forever, 2020, installation vidéo + Eric Benetto La Revanche du pangolin, 2020, encre de chine sur radiographie médicale, 115 x 25,5 cm.

Quentin Lannes & Eric Benetto, Deus ex Machina, muséees de Soissons © Axel Fried

LABORATOIRE DES HUMANITES EPROUVETTES 

Arsenal Saint-Jean-des-Vignes

Recréer l’humain et/ou le changer, l’augmenter ?  Les nouvelles technologies bousculent la nature même de notre humanité, et de notre place dans le monde. 
Le robot est sorti de notre propre côte... L’origine des techno-religions remonte à la fin du XVIe siècle, période durant laquelle la vision qu’avait l’humain de son environnement et de son propre corps a évolué. À cette période, la vision que les humains avaient du monde a changé. Dieu, qui était partout, derrière toutes choses, a doucement laissé place aux mathématiques et à la physique, cela transparaissant dans le machinisme de René Descartes. La nature et notre corps sont devenus calculables, analysables, et donc reproductibles. [...] Notre humanité est ainsi au cœur d’une zone de frictions, de tension : entre l’hubris (l’orgueil de s’élever contre sa destinée et sa condition, la volonté de suivre le chemin des dieux) de la recréation artificielle de l’humain, et l’impératif de renouveler notre rapport au monde, pour une nouvelle spiritualité, faisant le constat d’une identité qui n’est pas une et indivisible, mais hybride, fruit de multiples rapports. Alors que notre humanité apparaît de plus en plus composite, mêlée à la technologie, voire aux autres organismes de notre environnement, nombre de philosophes appellent à sortir d’une conception autocentrée sur notre humanité, par exemple à travers la fiction philosophique et féministe de Donna Harraway dans le Manifeste Cyborg (1984), et son fameux « plutôt cyborg que déesse ». Parallèlement, l’illusion de la recréation de l’humain s’accélère, une humanité d’éprouvette, par le clonage et la bio-chimie technologique. 

Valérie Belin Engines, 2002, impressions sur gélatine,120 x 150 cm + Luboš Plný Sans titre, 2012-2017, série de collages, acrylique et encre de Chine sur papier, dimensions variables + Quimera Rosa Trans_Plant: an OncoMouse™ journey, 2019, installation (vidéo, impressions, lumières, restes de matériel provenant de la recherche et la performance biomédicales +  Tyler Thacker Dogmatic Ritual Vanitas, 2019, huile sur toile, 120 x 91cm, Consumer Resource Interactions with Forced Perspective and Eschatological Icon, huile sur toile, 163 x 117 cm,  Plumbing ad infinitum, 2019, huile sur toile 107 x 76 cm + Davide Balula Perspiration as a cooling system + Automated Spit + Self breathing lungs, 2018, poumons artificiels, salive et transpiration synthétiques, enceintes.

Tyler Thacker, Deus ex Machina, muséees de Soissons © Axel Fried

Lubos Plny, Deus ex Machina, muséees de Soissons © Axel Fried

Valérie Belin, Engines, Deus ex Machina, muséees de Soissons © Axel Fried

Davide Balula, Deus ex Machina, muséees de Soissons © Axel Fried

SANCTUAIRE DES ESPRITS CYBERNETIQUES 

Arsenal Saint-Jean-des-Vignes

D’internet à la génétique en passant par le système nerveux, l’information est partout. Est-elle le nouvel esprit qui souffle sur le monde ?

Les tenants des nouvelles technologies sont prompts à renouveler un dualisme classique entre le corps (hardware, électronique, robotique) et l’esprit (software, logiciel) que la philosophie contemporaine a tendance à dépasser. Ce dualisme classique est incarné dans ce chapitre de l’exposition par la confrontation des œuvres de Yosra Mojtahedi, pur corps et recréation charnelle via les soft robotics (des robots construits en matériaux ou structures souples, élastiques ou déformables) et de Davide Balula, qui a externalisé les fluides humains, avec l’œuvre d’Eugenia Kuyda, un programme avec qui converser pour, à terme, simuler sa personnalité. Certains, comme le philosophe David Pucheu ou l’artiste-thérapeute Tabita Rezaire, soulignent même les origines et les aspects volontiers animistes de la cybernétique. L’animisme est la croyance en un esprit, une force vitale, qui anime tous les êtres vivants et les choses. La cybernétique est la science des communications et de la régulation dans l'être vivant, la machine et la société, élaborée par le mathématicien Norbert Wiener à la fin de la Seconde Guerre mondiale ; la cybernétique a irrigué toute la science moderne. Or, en faisant de l’information la base de tout, la cybernétique fait émerger, d’après les mots de David Pucheu, une forme de « néo-animisme ». Si tout est information (du bit à l’adn, des neurones aux atomes, jusqu’à la réalité dont Nick Bostrom estime qu’elle a de singulières chances d’être une simulation crée par des humains futurs...), ne rétablit-on pas une forme de spiritualisme ? 

Alice Anderson Spiritual Machines (Mémorisations), 2018, sculptures d’objets usuels entourés de cuivre, dimensions variables + Tabita Rezaire Premium Connect, 2017, vidéo + Valérie Belin Palettes, 2005, impression sur gélatine, 166 x 125 cm + Yosra Mojtahedi Vitamorphose, 2019, Installation, silicone, plâtre, haut-parleur, Les fleurs du printemps, jouissant à la naissance d’un merle noir, 2020, encre sur papier, 244 x 140 cm + Eugenia Kuyda, Replika, 2017, application de création d’avatars post- mortem

Yosra Mojtahedi, Vitamorphose, Deus ex Machina, muséees de Soissons © Axel Fried

Alice Anderson, Spiritual Machines, Deus ex Machina, muséees de Soissons © Axel Fried

Tabita Rezaire Premium Connect, 2017, vidéo

ORACLE DES DESTINEES CYBORGS 

Arsenal Saint-Jean-des-Vignes

Prédire l’avenir était l’apanage des devins, des oracles, puis des astrologues. Aujourd’hui, ce sont les algorithmes et leurs bases de données qui sondent les futurs probables. 
La société technologique se veut oraculaire, elle cherche sans cesse à sonder l’avenir du monde, et tenter de le transformer. Comme en témoigne les œuvres de Stéphanie Roland, Antoine Schmitt, Julien Prévieux, Antoine Chapon et Nicolas Gourault, cette volonté de prédiction est indissociable du développement de l’informatique — dès 1952, alors qu’il faisait la taille d’une maison, on s’était extasié que l’Univac, le premier ordinateur commercialisé de l’histoire, prédise la victoire du président Eisenhower... À la différence près, d’après le philosophe Jean-Gabriel Ganascia, que la quête de signes à interpréter, dans un vol d’oies sauvages comme la lecture du tarot, a laissé place à la statistique. Aujourd’hui, on prévoit en constituant d’immenses bases de données simulant la mémoire du monde — donc la connaissance de son avenir. L’interprétation cède sa place au calcul, même si cette nouvelle méthode est elle aussi soumise à des biais puissants. Le substrat de cette exploration-simulation de l’avenir réside donc dans les datas — récemment, l’affaire Cambridge Analytica, en favorisant l’élection de Donald Trump, a montré qu’au-delà de prévoir on peut même infléchir le cours des choses depuis le cyber-espace. 

Bref, notre monde, de plus en plus, semble se paramétrer selon nos désirs et nos habitudes, et en ce sens devient prévisible — ce dont profitent les auteurs des algorithmes qui gouvernent nos existences... même si, à l’image des Pythies de Delphes, l’avenir est toujours retors. 

 Stéphanie Roland Eon, 2019, impression sur blocs de marbres + Nicolas Gourault & Antoine Chapon Faces in the mist, 2017, programme de reconnaissance faciale (ordinateur, portraits, écrans), 165 x 200 x 20 + Julien Prévieux What Shall We Do Next?, 2014, vidéo, 16’47’’ + Antoine Schmitt Time Split, 2008, leds, ordinateur, algorithmes, 240 x 20 x 20cm. 

Stephanie Roland, Aeon, Deus ex Machina, muséees de Soissons © Axel Fried

Nicolas Gourault & Antoine Chapon, Faces in the mist - Deus ex Machina, muséees de Soissons © Axel Fried