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 Prix Dauphine pour l’art contemporain


L’exposition était la restitution, sur le thème de l’artificialité, des cinq binômes artiste/curateur finalistes de la septième édition du Prix Dauphine pour l’art contemporain ( Anaëlle Rambaud / Chloé Godefroy, Noémie Pilo / Inès Juster, Monika E. Kazi / Amandine Nana, Anna L'hospital / Agathe Anglionin, Guillaume Bouisset et moi-même). Nous y proposions, avec Guillaume, l’installation Numinous (2020). Nous avons remporté le prix du public.

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Galerie du Crous — 11 rue des Beaux-Arts, 75006 Paris

10 septembre - 19 septembre 2020

« L’extase a cela de paradoxal que fondée sur un artifice, un moyen provoquant l’état modifié de conscience — les psychotropes, mais pas uniquement, la danse et les rythmes répétitifs, la privation sensorielle et la méditation permettent aussi de l’approcher —, elle dirige nos perceptions vers un monde qui semble bien réel, voire plus vrai que vrai. S’il y a vérité de la sensation, on ne peut la nier, quelle vérité sur la réalité ces expériences traduisent-elles ? Réduites à des causes chimiques, ces projections dans la matrice du monde, dans une supra- ou infra-réalité, sont aujourd’hui mal perçues, honnies. Pourtant, des auteurs comme le paléontologue Jean Clottes considèrent la trinité comprenant l’extase, le rêve (la vie de l’esprit sans le corps) et la mort (l’abandon du corps par son souffle,son principe vital) comme des constantes anthropologiques que le temps, les hiérarchies et les institutions ont modulé dans l’Histoire. Intuition clé de la culture new age, qui voyait des correspondances inextricables entre le souffle  vital, le « chi », le tao, l’incarnation chrétienne et maintes cosmogonies chamanes. Les émanations singulières d’interrogations identiques, amenant l’humain à distinguer le corps de l’esprit, à penser la possibilité d’un voyage spirituel. Dans son installation, Guillaume Bouisset donne ainsi une image (finie et visible) à ce processus (invisible et muant), qu’est le souffle ou flux vital, perceptible par l’extase. Pour apaiser cet indépassable paradoxe, la grammaire qu’il emploie est celle de la métamorphose et du rayonnement, alliant une lumière douce, émanant de la pièce elle-même, à des échantillonnages de végétaux et de formes évoquant aussi bien des condensations que des agrégations, entre le nuage et la roche. Un corps donné à cette quête mystique d’une ouverture dirigée à la fois vers l’extérieur et l’intérieur. » 

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